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5 juin 2019Le 3 mai dernier a eu lieu à l’ambassade du Brésil la IIIèRencontre des Professeurs de Langue, Littérature et Cultures Lusophones en France, réunissant notamment des professeurs de l’enseignement secondaire et des universitaires. La rencontre s’est déroulée en présence des ambassadeurs João Bernardo de Miranda (Angola), Paulo César de Oliveira Campos (Brésil), Hércules Cruz (Cap-Vert), Alberto Maverenge Augusto (Mozambique), Jorge Torres Pereira (Portugal), ainsi que de la consule-générale du Brésil, Maria-Theresa Lazaro.
Parmi les questions prévues au programme de cette journée figurait celle de la naissance de l’enseignement de la langue portugaise en France, il y a 100 ans, présentée par Jacqueline Penjon, professeure émérite de l’Université Sorbonne-Paris 3.
Le premier cours officiel de langue et de littérature portugaises à la Sorbonne a eu lieu le 14 mars 1919, financé par le gouvernement portugais et assuré par Georges Le Gentil, normalien, professeur de lycée. Dès la fin du XIXésiècle on vit fleurir à Paris des traductions, des revues et des journaux en portugais, ainsi que des tentatives privées d’organisation de cours de langue portugaise. En 1908 est créé le Groupement des universités et grandes écoles pour les relations avec l’Amérique latine, dont le but était, entre autres, de développer les études françaises au Brésil. Réciproquement, en 1922, l’Académie Brésilienne des Lettres subventionne un cours de littérature brésilienne à la Sorbonne. Selon Jacqueline Penjon, « l’envoi par la France de jeunes normaliens ou agrégés dans les universités portugaises et brésiliennes, comme professeurs ou lecteurs, fera naître plusieurs vocations de « lusitanistes » comme Jean-Baptiste Aquarone, Léon Bourdon ou Paul Teyssier. Leur retour en France et leur passion pour les études lusophones permettront d’ouvrir certaines universités françaises au portugais ». Ainsi, en 1938, un enseignement de cette langue est proposé dans les universités de Bordeaux, Rennes, Poitiers, Montpellier, Toulouse et Aix, et en 1939, une licence de portugais est créée à la Faculté des Lettres de Paris.
Quant au Secondaire, l’enseignement du portugais dans les collèges et les lycées a commencé dans les années 1960, à titre expérimental. Ce n’est qu’avec la création des concours du CAPES (1970) et de l’Agrégation (1974) qu’il a acquis un statut reconnu. Depuis 1976, avec la création d’une inspection générale de Portugais par le Ministère de l’Éducation Nationale, confiée tout d’abord à Solange Parvaux (de 1976 à 1997), puis à Michel Pérez (de 1997 à 2015) et à Anne-Dominique Valières (en 2015),cet enseignement se développe à un rythme de 5% par an, pour atteindre actuellement un total de plus de 31 000 élèves, Primaire et Secondaire réunis. Quant au recrutement des professeurs de portugais, l’offre récente de 12 postes au concours du CAPES, « en nette augmentation mais encore insuffisante » – selon l’ADEPBA – est suivie presque au même moment, dans le cadre de la réforme du lycée et du Baccalauréat, par l’absence du portugais dans le groupe des Langues de Spécialité pouvant être présentées aux épreuves de ce diplôme, fait que cette même association dénonce à travers une pétition qu’elle vient de lancer.
Dominique Stoenesco
Membre du Conseil d’Administration de l’ADEPBA