Augmenter le salaire minimum pour accélérer la reprise économique
29 janvier 2021Vous & vos parents: registo de nascimento de portugueses nascidos no estrangeiro online
30 janvier 2021Lorsque j’étais adolescente, il m’arrivait souvent d’écrire des petits récits pour éviter l’ennui de certains cours. Je me rappelle qu’en 3ème, j’avais écrit un texte dont l’intitulé était « Les cinq présidents du monde ». Le récit décrivait de manière naïve, simpliste et non-rigoureuse un système politique mondial où il existait un gouvernement pour chaque continent. Afin de préserver la paix dans le monde, les cinq présidents se réunissaient régulièrement pour discuter de la résolution de problèmes mondiaux. A ce moment-là, je ne savais pas encore que j’étais fédéraliste. Sans en avoir conscience, j’avais distingué deux échelles de décision : mondiale et continentale.
Ces derniers temps, les discussions autour du défi climatique m’ont de plus en plus rappelé ce récit que j’avais écrit en 2010. Cette question concernant toute la planète, la solution devrait donc émaner d’instances décisionnelles mondiales. Mais cette perspective parait compromise par l’existence d’États-nations qui ne souhaitent en rien déléguer une partie de leur souveraineté malgré un intérêt supérieur commun. De plus, les militants fédéralistes sont souvent victimes d’une image déformée auprès de l’opinion publique. Selon moi, deux notions importantes sont à retenir sur le fédéralisme pour éviter toute confusion.
Tout d’abord, la pensée fédéraliste défend le principe de subsidiarité et donc l’attribution de compétences à la bonne échelle (mondiale, continentale, nationale, régionale et locale). Elle ne favorise pas la concentration excessive des compétences par l’un des niveaux. C’est pourquoi le centralisme – forme d’organisation qui méprise avec dédain les sphères inférieures – est antagonique du fédéralisme. Dans un système fédéral, chaque niveau accepte de prendre des décisions avec ses voisins concernant certains sujets d’intérêt supérieur commun et ils respectent également la liberté de chacun de gérer certains autres sujets comme ils l’entendent.
Autre aspect important est que la pensée fédéraliste est pacifiste. Il n’existe pas de « nous contre vous ». Il y a quelques semaines, je participais à un débat et je fus surprise par les propos de certains participants : « Je m’identifie seulement comme européen » ou « Nous devons nous unir contre les Américains, les Chinois et les Russes ! ». Souvent, le nationalisme pan-européen de certains s’explique par le sentiment antiaméricain ou antirusse. Malencontreusement, il arrive que plusieurs associent le fédéralisme européen au nationalisme pan-européen. Ce dernier se distingue car il défend la construction d’une Nation européenne basée sur une histoire et une culture commune tout en s’affirmant en confrontation avec d’autres nations extra-européennes. Pourtant, il doit être possible de promouvoir les valeurs démocratiques défendues par l’UE à travers le monde sans pour autant adopter une attitude impérialiste.
Personnellement, en tant que lusophone européenne, il serait inimaginable pour moi de défendre une « Europe contre le reste du monde ». Il s’agirait de nier une de mes identités diverses, et pas la moindre. Fini les cours de Kizomba, plus de dégustation de Cachupa ou interdiction de lire Machado de Assis ? Cette vision nationaliste européenne ne fait pas plus de sens que le nationalisme de base de certaines nations, d’autant plus dans un contexte de mondialisation. Pour contraster, le projet de fédération européenne est notamment une étape vers la fédération mondiale et la paix.
Un fédéraliste est ouvert d’esprit, tolérant et respecte l’autre. Et parce que je suis lusophone européenne, il me parait logique que je sois fédéraliste.
Agenda
« OBJECTIF GREEN DEAL » – Le Hackathon pour les 18-30 ans
Du 12 au 13 février 2021
L’Union européenne a pour ambition de devenir le premier continent neutre d’un point de vue climatique d’ici à 2050. Afin de contribuer à cet objectif, la Représentation en France lance un challenge en ligne à tous les jeunes de 18 à 30 ans pour informer et impliquer les citoyens autour du Pacte vert pour l’Europe. Ce hackathon a pour ambition de faire émerger des idées innovantes autour des questions suivantes : Comment communiquer sur le Pacte vert européen ? Avec quels outils ? Et comment impliquer les citoyens ? Les participants pourront partager leurs idées auprès d’experts et les développer lors de ce hackathon en ligne. La seule limite ? Leur imagination. Les meilleurs projets seront récompensés et pourront avoir la possibilité d’être accompagnés par la Commission européenne.
Maison des Européens de Lyon, évènement online
Fédé’Lectures : « La théorie fédéraliste » de Lucio Levi
Jeudi 4 février 2021 de 19h00 à 20h30
Dans le cadre de ses « Fédé’Lectures », l’Union des Fédéralistes Européens – Ile-de-France (UEF-IDF) organise une visio-conférence à l’occasion de la publication récente en langue française de « La Théorie Fédéraliste » de l’universitaire italien, Lucio Levi. La présentation de l’ouvrage comptera sur la participation de l’auteur ainsi que Jean-Francis Billion, de Presse Fédéraliste, et Pierre Jouvenat, de l’UEF-France. Adeline Morais Afonso, de l’UEF – Ile-de-France, sera la modératrice de cet échange ouvert à tous les curieux.
Union des Fédéralistes Européens – Ile-de-France, via Zoom
Publié dans le CAPMag de février
Adeline Afonso, étudiante de Sorbonne Université