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10 juin 2024Lise Martins est professeur, auteure et maman. Elle est passionnée et passionnante. Le 20 mars dernier, son deuxième roman est sorti aux éditions Amalthée. Un livre qui se déroule au Portugal sous couvert d’une histoire d’amour et de résilience : Escale au Portugal. Lise nous a offert une interview exclusive.
Cap Magellan : Bonjour Lise ! J’espère que tu vas bien. Escale au Portugal a été
publié le 20 mars dernier aux éditions Amalthée. Depuis combien de temps travaillais-
tu dessus ?
Lise Martins : C’était rapide, cela faisait huit mois. J’ai sorti un premier roman en 2016 et,
par la suite, j’ai suivi une formation d’écriture. Cette formation se terminait en faisant le plan du livre. A partir de là, c’était à nous de rédiger. J’ai terminé la formation en juillet, puis je suis partie dix jours en famille au Portugal avant de rentrer, sans eux, pour avoir dix jours à moi, durant lesquels je rédigeais toute la journée. Je n’avais que mon chien à la maison ! J’étais seule avec mes personnages et j’étais très inspirée. Lorsque la rentrée scolaire est arrivée, cela a été plus compliqué puisque je suis professeur. J’écrivais entre minuit et deux heures du matin. Je voulais absolument que le manuscrit soit terminé début décembre. J’ai attendu quelques temps, puis j’ai fait les corrections. En janvier, je l’ai envoyé directement aux éditions Amalthée, qui ont édité mon premier livre. Ils ont tout de suite accepté !
Cap Magellan : Ton premier livre s’intitule Plus d’amour que de tendresse à te donner, je te donne le tout. C’est une histoire forte et personnelle, n’est-ce pas ?
Lise Martins : Mon mari a fait un AVC à l’âge de 38 ans. Pendant deux ans, j’ai porté la maison et nos filles, qui étaient encore jeunes. Je m’occupais en plus de mon mari. Au bout d’un moment, j’ai failli faire un burn-out. Mon médecin m’a conseillé d’écrire pour moi. J’ai écrit ce livre comme cela, dès que j’avais un moment. C’est une amie qui m’a conseillé de me faire éditer.
Cap Magellan : Ce livre ne parlait pas du tout du Portugal. Comment en es-tu venu à écrire en lien avec ce pays plusieurs années après ? As-tu toujours voulu parler du Portugal ?
Lise Martins : Ma particularité en tant qu’auteure est que dans chaque livre on retrouve des personnages du roman d’avant. Mon premier livre raconte une histoire d’amour triangulaire. Christine, le personnage principal, est directrice d’école. C’était important pour moi de rendre hommage à l’école. Le lecteur la suit durant une année scolaire complète, notamment dans ses aventures amoureuses. Parmi ses deux prétendants, l’un était d’origine portugaise. C’était évident pour moi que dans le prochain roman j’allais parler du Portugal. En revanche, je ne voulais pas écrire comme pour le premier, qui a principalement été un exutoire. Je souhaitais rédiger un livre bien construit, abouti, bien structuré, etc. C’est pour cela que j’ai suivi ma formation d’écriture durant deux ans et demi.
Cap Magellan : Escale au Portugal se déroule au Portugal, le lecteur visite le Portugal, mais l’histoire de fond n’est pas liée à ce pays. C’était une volonté de ta part de ne pas
sortir un livre portugo-portugais ?
Lise Martins : Mon but était de travailler sur le thème de la résilience, mais sans faire quelque chose de déprimant. Je voulais parler du Portugal, de mes racines. C’est un bel endroit, très accueillant, joyeux, donc l’endroit parfait pour aborder ce thème. Le titre ne l’indique pas, mais c’est une histoire assez profonde. C’est important aussi de préciser que je souhaitais parler à la fois de la France et du Portugal. Je suis née en France, d’origine portugaise, et je me suis construite avec les deux pays. Pour moi, il était important que des endroits de France soient abordés, même si l’histoire se déroule au Portugal. Je voulais également parler de ces Portugais de France, qui aiment leur pays, transmettre sa culture, etc. Les jeunes du livre sont très intéressés par la culture, le patrimoine !
Cap Magellan : Ce qui est intéressant c’est aussi que cette génération casse avec celles d’avant. Prenons l’exemple du mariage dans le livre qui n’est pas un mariage traditionnel comme on en a l’habitude au Portugal. Est-ce qu’il y avait une volonté aussi de montrer qu’il est possible d’aimer le Portugal sans pour autant être traditionnel ?
Lise Martins : Exactement ! Le Portugal est chrétien et j’aborde ces valeurs chrétiennes. Toutefois c’était un choix délibéré que le mariage soit « laïc ». Je voulais que ces jeunes puissent se marier comme ils en avaient envie, sans passer par l’église ou un prêtre, sans que cela n’enlève la magie de ce mariage.
Cap Magellan : Au-delà du patrimoine portugais, tu illustres bien la culture portugaise, les valeurs portugaises, notamment avec les rumeurs des villages.
Lise Martins : C’est un livre qui est très engagé, un livre dans lequel les femmes ont une très grande place. Le prochain, ce seront les hommes qui seront à l’honneur. C’est vrai qu’au Portugal, les rumeurs vont vite : une femme danse avec un homme et plein de questions se posent. Le personnage de Roméo illustre aussi bien le machisme portugais. Pour autant, on s’attache facilement à ce personnage. Au début, il n’apparaît pas comme très sympathique, mais au fur et à mesure le lecteur apprend à le connaître. On peut être macho, bourru, mais évoluer. Je laisse au lecteur le choix : voilà d’où vient le personnage, on ne peut pas le changer totalement, mais il est jeune donc il peut évoluer.
Cap Magellan : Est-ce qu’en écrivant tu t’es rendu compte que tu portais les valeurs portugaises ?
Lise Martins : Cela a été assez spontané, mais c’est effectivement un retour que l’on m’a déjà fait. Je voulais faire une histoire avec des Français et des Portugais, tout en rendant hommage à mon pays de cœur. J’ai la chance d’avoir des parents qui m’ont toujours appris le respect des deux patries. A l’âge de 6 ans j’ai fait une année scolaire au Portugal. J’ai appris les valeurs de là-bas. Je n’ai jamais été tiraillée entre la France et le Portugal, je me suis construite avec les deux. Je voulais absolument que ce livre illustre cela : nous ne sommes pas les Portugais contre les Français. Je pense que c’est pour cela qu’on y retrouve les valeurs portugaises. Ce sont nos origines, nous n’y échappons pas. J’espère que j’ai réussi à rendre hommage au Portugal, tout en travaillant sur les différentes cultures et valeurs.
Cap Magellan : Lise Martins est ton nom de plume. Pourquoi ne pas avoir voulu signer sous ton vrai nom ?
Lise Martins : Je suis professeur depuis 26 ans. Depuis mon premier roman, j’ai eu à cœur de séparer mes deux activités. J’estime que mon travail d’auteure est mon jardin secret, mon exutoire. Je n’avais pas envie de mettre au courant mes élèves. Pourquoi ce nom ? Ma mère s’appelait Elisa et de son côté je suis Martins. Ma mère était encore là lors de la sortie de mon premier roman. Elle m’a beaucoup soutenue. Malheureusement elle est décédée en 2019 et je sais qu’elle serait très fière.
Cap Magellan : C’est un très bel hommage d’avoir choisi ce nom. Par rapport aux lecteurs, quel est le public en général ?
Lise Martins : Les romans feel good ont vocation à faire du bien. Ce sont des livres sans prise de tête, qui se lisent bien. C’est surtout un public de femmes, mais j’ai aussi des hommes qui l’ont lu même s’ils ne lisent pas beaucoup d’habitude. Globalement, les retours sont tous positifs. J’ai des collègues qui ont envie d’aller au Portugal ! Mon but était vraiment celui-ci : inviter au voyage.
Cap Magellan : Tu commences à travailler sur un troisième ouvrage autour des hommes. Est-ce qu’on peut en savoir plus ? Est-ce qu’on a une date ?
Lise Martins : Pour l’instant il faut l’écrire, donc je ne peux pas dire. J’aimerais bien qu’il soit prêt en octobre ou novembre au plus tard. Je veux écrire avant qu’il ne soit trop tard, ne pas me laisser happer par le travail. Évidemment, on y retrouvera des personnages du deuxième. Je veux mettre les hommes en avant ainsi que traiter la question du handicap. L’histoire se déroule en France, avec une partie à Madère. Ceux qui ont lu Escale au Portugal y retrouveront des détails. Il y a des éléments que je n’ai pas développés de façon délibérée, comme Cristiano Ronaldo et le fado. Ces thèmes seront développés dans le prochain. Je pense qu’il y aura beaucoup d’émotions.
Cap Magellan : Pour finir, ma question signature : est-ce que tu aurais un message pour les jeunes lusodescendants ?
Lise Martins : Je pense que la transmission est primordiale. Pour ne pas oublier il faut transmettre, dès que nous le pouvons. Même avec un roman feel good c’est possible !
Cap Magellan : Merci Lise ! On a déjà hâte de découvrir le prochain roman.
Nous vous invitons à suivre Lise Martins sur son site et ses réseaux sociaux : Instagram,
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Pour vous procurer Escale au Portugal, demandez à vos librairies de le commander ou bien passer directement par le site de l’éditeur ou encore Amazon ou la Fnac.
Interview réalisée par Julie Carvalho,
de Os Cadernos da Julie.
06/06/2024