Le 13 octobre est la journée internationale pour la réduction des risques de catastrophes. Feux de forêts, inondations, tempêtes, sécheresses, épidémies, conflits armés : quel rôle de l’Union dans la protection des civils en situation de crise ?
Créé en 2001 et piloté par la commission européenne, le mécanisme de protection civile de l’UE vient en aide aux États en faisant la demande, tant en matière de sécurité civile que d’aide humanitaire. Il permet aux États participants non seulement de s’entraider, mais également de prêter assistance à des pays tiers lors de la survenance d’une catastrophe.
Lorsque l’ampleur d’une situation d’urgence d’origine naturelle ou humaine est telle qu’elle dépasse les capacités de réaction nationale, le mécanisme peut proposer une intervention coordonnée grâce à la mise en commun des ressources proposées par les États participants (moyens humains, techniques et matériels). Tous les pays du globe, ainsi que les agences des Nations Unies et certaines organisations internationales, peuvent introduire une demande d’assistance par le biais de ce dispositif.
Évacuation sanitaire à Gaza, pont aérien au Liban
L’OMS a activé le mécanisme afin d’évacuer médicalement des patients palestiniens de Gaza vers l’Europe. Plusieurs patients nécessitant des soins urgents, ainsi que des membres de leur famille, ont pu être transférés en Roumanie. Au 1er octobre, 45 patients gravement malades ont pu être évacués par l’intermédiaire du mécanisme vers l’Espagne, la Belgique et l’Italie.
Le 9 octobre dernier, l’UE a lancé une opération de pont aérien humanitaire afin de coordonner l’aide médicale et d’accompagner les vols retour dans le cadre de rapatriements de citoyens européens au Liban. Ces opérations ont permis le transport de 70 tonnes de stocks européens, parmi lesquels des seringues, des aiguilles, des articles d’hygiène, des couvertures et des kits d’abris d’urgence. Cette assistance vient s’ajouter aux 104 millions d’euros d’aide humanitaire de l’UE alloués au Liban cette année.
Feux de forêts au Portugal
En proie chaque année à de nombreux incendies de forêts, les autorités locales faisaient état fin août d’une surface brûlée de 10 300 hectares, soit un tiers de celle de 2023 et sept fois moins que la moyenne des dix dernières années. Après les incendies meurtriers de 2017 faisant plus d’une centaine de morts, le Portugal a en effet multiplié par dix l’investissement dans la prévention et doublé son budget de lutte contre les feux de forêt.
Toutefois, face à la multiplication des foyers actifs en septembre dernier, le Portugal n’a eu d’autres choix que de solliciter l’aide de ses partenaires. Si les autorités locales mobilisaient déjà plus de 5 000 pompiers ainsi qu’une trentaine d’avions et d’hélicoptères, ils ont obtenu de l’UE l’envoi de moyens supplémentaires. De plus, ils ont pu bénéficier d’images satellitaires de Copernicus, le service d’observation de la Terre de l’UE, afin de suivre la progression des incendies sur le terrain. Plusieurs pays, comme la France et l’Espagne, ont également envoyé des avions et des moyens humains pour aider les pompiers portugais à lutter contre les flammes.
Au cours de ces deux dernières années, les demandes d’aide d’urgence ont augmenté de 400%, dans un contexte de succession d’incendies de forêt, d’inondations et de sécheresses qui ont ravagé de vastes pans de l’Europe. « Aucun pays n’est en mesure de faire face seul [aux situations d’urgence] », rappelait en janvier l’ancien commissaire européen à la gestion des crises, le slovène Jenaz Lenarčič.
Marie Sobral
Publié le 14/11/2024
