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4 janvier 2021Síntese dos debates Estados Gerais da Lusodescendência 2020
5 janvier 2021Le Conseil de l’UE, aussi appelé « Conseil des ministres », représente l’une des quatre institutions politiques européennes avec le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil européen. L’institution est composée des ministres des 27 États-membres qui se réunissent en fonction de la thématique des textes de loi ou des budgets discutés et votés (affaires étrangères, transports, écologie, entre autres). Chaque semestre, la présidence du Conseil de l’UE est assurée par un Etat-membre. En matière de politique étrangère, il s’agit d’une importante opportunité pour un Etat-membre de se démarquer sur la scène européenne et internationale, en particulier pour les plus petits États européens.
L’avantage de la présidence tournante du Conseil de l’UE est l’« agenda setting ». De fait, la présidence établit les sujets prioritaires qui seront abordés par le Conseil pendant les six mois de mandat. Ainsi, il est possible de poser sur la table des sujets d’intérêt national.
Pourtant, l’objectif premier de la présidence du Conseil n’est pas de servir les intérêts nationaux mais de servir les intérêts de tous les citoyens européens. Le défi le plus important de la présidence est définitivement de réussir à faire l’équilibre entre les intérêts nationaux et les intérêts des Européens. Et c’est souvent ce déséquilibre qui a été la cause de l’échec de la présidence du Conseil de l’UE.
Le système de présidence « tripartite » a été institué en 2009 dans un souci de cohérence programmatique entre les présidences mais également pour éviter un déséquilibre dans l’élaboration des priorités. Travaillant en trio, trois Etats-membres doivent constituer un programme commun aux trois présidences. À la suite du grand élargissement de 2004, une révision de l’ordre des présidences a formé, entre autres, la « triplette » Allemagne -Portugal – Slovénie. En juillet 2020, l’Allemagne a donc pris la tête du « Conseil des ministres » et, à partir du 1er janvier 2021, ce sera le tour du Portugal. Il s’agira alors de la quatrième présidence portugaise depuis l’adhésion du pays ibérique en 1986.
Le Portugal a connu trois succès de présidence dans le passé. Son dernier mandat a été marqué par la signature du Traité de Lisbonne en 2007, évènement notable de la construction européenne. Aujourd’hui, le Portugal a de nouveau une opportunité de se démarquer positivement en menant l’Europe vers sa récupération. Au début du mois de décembre, le premier-ministre portugais António Costa a présenté le programme de sa présidence ainsi que son identité visuelle et sa devise : «Tempo de agir: por uma recuperação justa, verde e digital». Face aux imposants défis de l’actualité, la « triplette » a dû adapter son programme initial sans pour autant le dénaturer.
Alors que le plan de relance « Next Generation EU » a été finalement approuvé lors du dernier sommet européen de décembre 2020, la relation future avec le Royaume-Uni n’est toujours pas résolue au moment de la rédaction de cet article. Si un « no-deal » est toujours possible, il pourra se présenter comme un petit contre-temps au programme de la présidence portugaise. Car le gouvernement socialiste d’António Costa mise exclusivement sur un agenda de relance de l’Europe privilégiant l’écologie, le numérique, la solidarité, l’économie sociale et le multilatéralisme.
Pour aller plus loin sur l’étude des présidences portugaises du Conseil de l’UE, je recommande quelques textes de l’universitaire Laura Ferreira-Pereira. Une excellente recommandation de lecture est l’ouvrage « As presidências portuguesas da União Europeia », de Reinaldo Saraiva Hermenegildo, un livre qui découle d’une thèse de doctorat sous la direction du professeur Nuno Severiano Teixeira.
Article publié dans le CAPMag de Janvier 2021
Auteur: Adeline Afonso – Étudiante à Sorbonne Université
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