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20 mai 2019La date étant en avril, l’exposition reste quand même en mai : « Refuser la guerre coloniale » nous renvoie vers l’exil vers Paris de près de 200 000 portugais qui ont fuit la guerre coloniale que le Portugal a menée en Afrique de 1961 à 1975. C’est une exposition organisée par l’association Memória Viva qui rend compte de l’expérience de la fuite, de la vie d’exil à Paris et de l’engagement politique contre la guerre coloniale.
Si la communauté portugaise en France et surtout dans la capitale française est aujourd’hui si vaste, c’est aussi lié à ces années de peur où autant de portugais ont dû fuir leur pays pour ne pas combattre dans les Guerres coloniales… C’est ainsi qu’est née l’exposition – composée d’objets, d’extraits de films, photographies, archives sonores et papiers… – tous liés à ces portugais déserteurs qui sont venus s’installer en France.
C’est une mémoire à eux, c’est une mémoire au 25 avril et à la liberté. C’est un hommage à ces personnes de courage qui sont parfois oubliées.
Le vernissage a eu lieu le 19 avril mais aura ses portes ouvertes jusqu’au 5 mai à la Maison du Portugal. Mais quelle est cette guerre coloniale cauchemardesque qui a obligé tant de personnes à fuir ?
Aussi appelée guerre d’Outre-mer ou guerre de libération, elle correspond à la période de confrontations entre les forces armées portugaises et les forces organisées par les mouvements de libération des anciennes provinces d’outre-mer portugaises : la Guinée- Bissau, le Mozambique et l’Angola. Ces conflits ont éclaté en 1961 et ce n’est qu’avec la chute du régime salazariste et dictatorial portugais, avec la révolution des œillets – le 25 avril 1974 – qu’elles prennent fin.
Le 4 février 1961 il y eu une attaque à la prison de Luanda et c’est ainsi qu’on commencé les premiers mouvements indépendantistes africains. António Salazar appela directement les portugais à partir pour l’Angola rapidement. Ce fût alors une mobilisation sans précédents : tous les hommes étaient nécessaires pour « maintenir le territoire portugais ». L’historien Miguel Cardina a comptabilisé près de 9 000 déserteurs, 20 000 réfractaires et plus de 200 000 hommes qui ne se sont jamais présentés à l’appel de leurs régiments. Ces hommes ont dû fuir leurs propres pays pour ne pas participer à une guerre à laquelle ils ne croyaient pas. Beaucoup d’entre eux se sont exilés en France. Et même si beaucoup d’entre
eux sont restés en France jusqu’à présent, leurs histoires semblent oubliées. Et c’est exactement ça que veut éviter l’association Memória Viva.
L’association veut que l’on se rappelle que ces personnes ont existé et beaucoup d’entre elles existent encore. Aujourd’hui, partout en France et surtout dans la région parisienne, on voit bien l’influence de l’immigration portugaise en masse. Des cafés, des monuments, des restaurants, du street art et surtout une grande communauté qui garde ses traditions et son amour pour le Portugal. Beaucoup d’entre eux sont accrochés à l’idée du Portugal des années 70, car c’est le Portugal qu’ils ont quitté à contre-cœur et c’est la sensation qu’ils ont recherché toute leur vie. Le Portugal est vraiment le pays de la « saudade », et comment ne pas avoir de la « saudade » quand on a tout quitté il y a un peu plus de 40 ans ?
Donc n’oubliez pas, et pensez-y toujours : la liberté a été acquise et non sans douleur, et il faut toujours la savourer, car beaucoup ont lutté pour nous la donner. Remercions l’association Memória Viva pour cette superbe initiative !
Maison du Portugal – Résidence André de Gouveia
Cité Internationale Universitaire de Paris
7 Boulevard Jourdan, 75014 Paris
Du lundi au vendredi de 10h à 18h
Le Samedi de 13h à 19h
Le Dimanche de 14h à 19h
capmag@capmagellan.org