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12 avril 2024Samedi 17 mars avait lieu la première édition du « Salon du livre lusophone de Paris », organisé par l’UEELP (Union Européenne des Écrivains de Langue Portugaise) à la maison du Portugal. Entre présentations, discussions et rencontres, récit d’une première réussie.
Il est 9h45 ce samedi matin lorsque nous arrivons devant l’étincelante entrée de la maison du Portugal – André de Gouveia.
Le bâtiment de la Cité internationale accueille ce matin quantité d’acteurs du monde littéraire lusophone, dans un esprit convivial et détendu.
Casa portuguesa oblige, ce premier salon du livre lusophone commence autour d’un cafezinho da manhã. L’occasion pour les plus matinaux de se restaurer autour d’une part de gâteau et d’un pão de queijo ou de déambuler autour des stands disposés par les différents éditeurs autour de la salle de conférence.
L’ÉDITION ET LA TRADUCTION DES ÉCRIVAINS DE LANGUE PORTUGAISE AU CENTRE DES PRÉOCCUPATIONS
Aux alentours de 10h15, Dominique Stoenescu, traducteur et secrétaire de l’UEELP lance l’événement. Parallèlement à la présentation des nombreux partenaires et amis de cette journée (parmi
lesquels Cap Magellan), il en souligne les enjeux. « Les auteurs en langue portugaise hors de leur pays ont un mal fou à se faire éditer » rappelle-t-il. Par ailleurs, les traductions du portugais vers le français représentent une part infime du marché du livre français. Un état de fait qu’il explique en partie par la main mise de quelques grands groupes sur ce secteur. Le traducteur en profite donc pour saluer le travail des éditeurs présents : les Éditions Petra, les Éditions Chandeigne mais également l’Harmattan.
Un mot d’Isabel Corte-Real, conseillère culturelle à l’ambassade du Portugal, et la première présentation de la journée pouvait commencer.
LA LUSOPHONIE COMME POINT D’ANCRAGE
Rassembler les écrivains de langue portugaise présents sur le sol français, tel est l’objectif de cette journée et on peut dire qu’il a été pleinement rempli. Dans une salle quasiment comble, les présentations de la matinée abordent des sujets tels que l’identité ou l’exil. Des thématiques qui trouvent un écho par-delà les frontières.
La première intervention, par la brésilienne Regina Ribeiro, a fait spécialement réagir. L’autrice du roman Ignóbil, développe le concept de saudade, communément jugé intraduisible. « Sentiment de délicieuse nostalgie, désir d’ailleurs », selon le Larousse. De quoi lancer une discussion passionnante avec l’assistance, conclue par une citation du poète Fernando Pessoa : « ma patrie c’est la
langue portugaise ». Une position nuancée par Luiz Andrada Silva, auteur cap-verdien (Crónicas da Terra Longe, 2015) dans la table ronde suivante : « je ne dirais pas que ma patrie c’est la langue portugaise, mais nous sommes tous unis autour de cette langue »
LA LITTÉRATURE LUSOPHONE DANS TOUS SES ÉTATS
La pause déjeuner est fixée à 13h, au menu rissois et bolo de cenoura. Un moment également dédié à la rencontre avec les auteurs. Parmi les différents présentoirs ornés d’ouvrages, celui de Sophie Foray, écrivaine et spécialiste de la littérature de cordel, se distingue par son originalité. Une multitude de feuillets multicolores ornent une cordelette sur le mur. Ce sont des cordels nous explique-t-elle, « c’est une littérature poétique, populaire qui vient du Brésil et qui est un mélange entre une tradition orale et écrite, arrivée avec les premiers colons portugais. Les cordels sont traditionnellement accrochés sur des cordelettes au marché »
Sophie Foray et les cordels sont d’ailleurs au programme de l’après-midi, avant une clôture en poésie et en musique. Jusqu’à l’année prochaine ? Une deuxième édition devrait effectivement voir le jour en 2025.
Galdric Mayol