“O Canto da Moreia” ou as vidas de Eugénio
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8 octobre 2019Le 6 octobre 1999, le Portugal, mais aussi le monde entier pleurait la reine du Fado, Amália Rodrigues. Pour lui rendre hommage, 20 ans après son décès, des spectacles ont été organisés au Portugal, mais aussi à Paris au Trianon.
Retour sur cet hommage poignant à cette chanteuse qui reste encore si chère aux amoureux du fado et à tous les portugais.
« Cantar Amalia » au Trianon.
Sous-titré « 20 ans de Saudade », le spectacle hommage organisé par Dyam Productions a été animé par Linda de Suza, Duarte, Joana Amendoeira, Teresa Tapadas, Monica Cunha et Teresa Carvalho, la chanteuse Lio ne pouvant malheureusement pas se joindre aux autres.
Face à un public, venu écouter et fredonner en coeur les plus grands classiques de la chanteuse portugaise, les différents artistes ont su donner voix aux thèmes de la Reine du Fado, en les réinterprétant quelques fois pour se les approprier. Loin de vouloir copier ou faire comme Amália Rodrigues, la nouvelle génération de chanteurs de Fado inspirée par la carrière de la chanteuse qui reste une idole pour beaucoup est loin de vouloir suivre à tout prix le chemin qu’elle a tracé. Les artistes rassemblés sur la scène du Trianon ont su livrer leur interprétation de ces morceaux dont on connait le plus souvent la version chantée par Amália, cherchant à se faire une place dans le coeur des amoureux du Fado venus en nombre.
C’est un pari difficile que de reprendre un morceau aimé du public car associé à la voix si unique d’Amália Rodrigues et pourtant, le pari a été relevé avec brio.
Cet hommage a aussi été l’occasion pour les personnes présentes de revoir la chanteuses Linda de Suza, cette dernière cédant même face aux suppliques de quelques spectateurs lui demandant de chanter quelques-uns de ses succès comme « Um Português (mala de Cartão) ».
Montmartre a vibré avec émotion, ce dimanche 6 octobre, mais le cœur de chaque amoureux de la Diva continuera de vibrer aussi longtemps que sa voix restera ancrée dans nos mémoires et nos cœurs.
« Amar Amalia » à Lisbonne.
« Personne jusqu’à aujourd’hui n’a réussis à faire tout ce qu’Amália a fait. Le Portugal ne connait même pas l’étendue de son parcours » a commenté Simone de Oliveira, montée sur scène le weekend dernier avec Dulce Pontes, Paulo de Carvalho, Marco Rodrigues, Amor Electro, Áurea pour revisiter les thèmes du répertoire d’Amália et lui prêter un hommage émouvant.
Pour beaucoup des artistes ayant participé à cet hommage, Amália Rodrigues était une artiste internationale – universelle même – une des artistes les plus importantes du XXème siècle, une artiste qui a su faire connaitre la culture portugaise au monde entier, une artiste qui a su émouvoir les âmes avec sa voix.
Amália Rodrigues est la chanteuse qui a rendu le fado international. Là où certains chanteurs craignaient de chanter des poèmes complexes et moins populaires, Amália Rodrigues a su donner la voix à Ary dos Santos, Alexandre O”Neil, Manuel Alegre, créant alors des morceaux incontournables, comme « Gaivota ».
Au-delà de ces concerts, ce sont de nombreux hommages qui ont été rendus à cette figure emblématique de la chanson portugaise pendant tout le weekend. Citons notamment la carte ouverte très touchante de Júlio Resende dans laquelle le pianiste se livre sur la place qu’a joué Amália Rodrigues dans sa vie de musicien, ce dernier ayant édité en 2013 « Amália por Júlio Resende ».
Pour conclure cet article nous vous laissons méditer sur les mots emplis de sagesse prononcés par Amália Rodrigues concernant le fado.
O que interessa é sentir o fado.
Porque o fado não se canta, acontece.
O fado sente-se, não se compreende, nem se explica.
(“Ce qui compte c’est de sentir le Fado. Parce que le fado ne se chante pas, il se produit. Le fado se ressent, il ne se comprend pas, il ne s’explique pas”).
Lurdes Abreu
capmag@capmagellan.org