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4 mars 2024L’Union européenne fait face depuis janvier à une colère croissante du monde agricole qui s’étend du Portugal à la Roumanie et de la Grèce au RoyaumeUni. Initiée aux Pays-Bas à l’été 2022 en réponse à un projet gouvernemental, la fronde du monde agricole ne date pas d’hier.
Début février, suite à de nombreux blocages, barrages et manifestations dans leurs pays respectifs, les agriculteurs européens se sont rassemblés à Bruxelles en marge d’un sommet européen pour faire entendre leurs revendications, parmi lesquelles des normes communautaires jugées trop contraignantes. Alors qu’ils souffrent de l’impact des sécheresses, des inondations et des incendies de forêt, une partie des agriculteurs affirme que les politiques vertes ne font que les écraser davantage. Si les motivations peuvent diverger, les mouvements de protestation convergent et des revendications similaires se font entendre.
EUROPE OCCIDENTALE
De jeunes agriculteurs allemands, belges, français et luxembourgeois se sont mobilisés à Schengen pour dépasser les combats nationaux et faire entendre leur voix. Ils ont ainsi exposé leurs revendications communes: une uniformisation des règles pour tous les agriculteurs européens, l’instauration d’un revenu équitable et d’un système de contrôle strict pour les produits importés hors UE, davantage de sécurité en matière de planification sur le long terme ainsi que le déploiement d’une politique environnementale qui ne se fasse pas au détriment des revenus des entreprises agricoles.
«Les paysans apparaissent comme la plus inégale des professions en France actuellement» – Thomas Piketty
EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE
Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie et Roumanie regrettent les importations de produits agricoles ukrainiens qui viennent bousculer la balance commerciale et la valeur de leurs produits. En
effet, suite à l’invasion russe de l’Ukraine, l’UE a mis en place des “corridors de solidarité” qui ont bousculé leurs marchés agricoles, envahis par les céréales ukrainiennes. Depuis, les producteurs
locaux dénoncent des prix en chute libre et peinent à vendre leur propre production. Ils réclament à la Commission de reconduire les mesures de protection commerciale devant prendre fin en juin prochain. Celles-ci permettent aux céréales ukrainiennes d’uniquement transiter dans les pays susmentionnés, sans y être vendues.
EUROPE DU SUD
Au Portugal, en Espagne, en Italie et en Grèce, les agriculteurs sont également mobilisés. Ils s’inquiètent, notamment, d’une sécheresse de plus en plus structurelle et prolongée et réclament des
conditions plus équitables, ainsi qu’une valorisation de leur activité et de leur rémunération. Le ministre espagnol de l’agriculture défend l’instauration de clauses miroir qui consistent en des accords commerciaux visant à soumettre les produits importé s aux mêmes contraintes que celles imposées aux agriculteurs européens afin de lutter contre une concurrence jugée déloyale.
Principal poste de dépenses de l’Union européenne, l ’agriculture bénéficie depuis 1962 de différentes aides à travers la politique agricole commune (PAC). Alors que les tensions ne cessent de croître, l’agriculture s’apprête à devenir un enjeu majeur au sein de l’UE, à l’approche des élections européennes de juin prochain.
Marine Marques
Photo: Gerd Altmann / Pixabay