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1 avril 2020Descubram a Fondation les Émeraudes !
3 avril 2020La Fondation Calouste Gulbenkian est une fondation portugaise destinée à promouvoir la culture portugaise à travers les domaines variés des arts, de la bienfaisance, de la science et de l’éducation qui sont les quatre fins statutaires. La Délégation en France est le relais de la Fondation dans l’Hexagone, veillant depuis le 3 mai 1965 à poursuivre la mission de la Fondation sur le territoire français. Installée depuis sa création dans l’hôtel Gulbenkian, la Délégation a récemment changé d’adresse.
Avec le déménagement de la Délégation dans les locaux de la Maison Des Sciences de l’Homme (54 boulevard Raspail) et la réouverture de la Bibliothèque le 16 mars 2020 dans un nouvel espace dans la Maison du Portugal – André de Gouveia située dans la Cité Internationale Universitaire de Paris, Cap Magellan, a eu l’occasion de s’entretenir avec le Directeur Miguel Magalhães afin de discuter des projets de la Fondation en France ainsi que de l’évolution stratégique de la Délégation.
CAP MAGELLAN : Quel rôle jouez-vous en tant que directeur de la Fondation Calouste Gulbenkian
en France ; en quoi consistent vos missions ?
MIGUEL MAGALHÃES : Mes fonctions se centrent notamment autour de la programmation artistique, et de
tout ce qui touche à la stratégie adoptée par la Fondation en France. Avec le déménagement de la Délégation, on assiste à une évolution stratégique, dans le sens où la Fondation n’a maintenant plus de bâtiment « propre » pour y organiser des expositions. Cependant l’absence de local pour les expositions dans le nouveau bâtiment ne change rien au fait que la Fondation a toujours une vie très active en ce qui concerne l’accompagnement des artistes portugais en France. En ce sens, et malgré cette évolution qu’a connue la Délégation en France, mes fonctions en tant que Directeur sont encore aujourd’hui très liées à la programmation.
CAP MAGELLAN : Les missions de la Fondation sont variées, bien que s’inscrivant toutes dans
l’objectif tendant à la promotion de la culture portugaise en France ; y en a-t-il une qui retienne plus
votre attention, ou qui a plus d’importance que les autres ?
MIGUEL MAGALHÃES : Pour moi tout est lié ; la promotion de la culture, la promotion de la langue portugaise… tout participe à l’objectif de la Fondation. Ainsi la mission première de la Délégation en France consiste à la promotion de la culture portugaise « sous toutes ses déclinaisons », sous toutes ses formes. Parce que la Fondation a une conception large de la notion de « culture », il est difficile pour moi de dissocier la bibliothèque, des conférences, ou encore du travail avec les artistes portugais. La conception des nouveaux projets tendant à aider les arts portugais rentre ainsi au même titre que les autres missions de la Fondation dans l’objectif principal de promotion culturelle. Parce que toutes les actions de la Fondation participent à ce même objectif, il est impossible d’en faire primer une sur les autres. Tout est lié. Prenons la bibliothèque par exemple. L’art et l’architecture sont deux thématiques principales au sein de la bibliothèque, et l’acquisition de nouveaux ouvrages est non seulement basée sur cette priorité (donnée aux deux domaines), mais aussi sur le travail effectué avec les artistes portugais avec qui nous avons collaborés. La promotion des artistes se fait ainsi non seulement par la programmation artistique, mais est également prolongée grâce à la bibliothèque.
CAP MAGELLAN : Pensez-vous que la Fondation se soit adaptée aux changements et aux attentes
de la société actuelle : comment tentez-vous d’atteindre un public jeune ?
MIGUEL MAGALHÃES : Il existe deux moyens pour la Fondation d’atteindre un public plus jeune : la bibliothèque et le travail avec les institutions (artistiques) françaises. Tout d’abord la bibliothèque est destinée principalement à des étudiants et à des chercheurs. Une partie essentielle des lecteurs qui viennent jusqu’à la bibliothèque pour avoir accès à la collection très fournie de la Fondation en France est dès lors un public jeune. La bibliothèque est ouverte à tous, sous réserve d’une inscription, et peut être qualifiée de « bibliothèque d’investigation », en ce sens que le public est
majoritairement constitué d’étudiants. L’autre forme pour la Fondation d’aller à la rencontre d’un public plus jeune, toujours plus intéressé et intrigué par la culture portugaise, passe par le travail en commun avec les institutions françaises. Cette forme est par ailleurs renforcée par l’évolution stratégique engagée par la Fondation en France. Les
institutions artistiques françaises sont des acteurs sur le terrain, des acteurs qui ont les moyens d’atteindre un public bien plus large que le public normalement atteint par les actions de la Fondation. On parle ici
d’institutions qui sont réparties sur l’ensemble du territoire français, et pas exclusivement à Paris, institutions qui ont l’habitude de travailler avec un public jeune. Il est indéniable que les partenariats qui peuvent être établis avec ces acteurs, ainsi que les aides qui peuvent être apportées à ces mêmes acteurs, vont aboutir à un élargissement du « public type » de la Fondation.
CAP MAGELLAN : Quelle exposition vous a le plus marquée ? Laquelle a retenu le plus l’attention du
public selon vous ?
MIGUEL MAGALHÃES : C’est un peu comme demander à un père de choisir son enfant préféré… C’est très difficile de répondre. Je vais donner deux exemples, qui ne sont pas représentatifs de mes préférences, mais qui montrent deux aspects différents.
Tout d’abord en ce qui concerne les expositions organisées par la Fondation dans les anciens locaux, on peut notamment retenir l’exposition « Rui Chafes et Alberto Giacometti ». Cette exposition a réuni deux artistes avec au premier abord des univers très différents et distincts, mais qui au final partagent un « vocabulaire » commun, j’entends par là une « universalité » et une réflexion très particulière sur la condition humaine. Cette exposition a été extraordinaire, en ce qu’elle a permis de mettre côte à côte le travail d’un sculpteur portugais, Rui Chaves, avec les œuvres d’un des plus grands sculpteur du XXème siècle, Alberto Giacometti. Rien qu’en permettant ce dialogue entre le travail de l’un avec l’autre, cette exposition a été marquante. Si on parle maintenant d’expositions réalisées en dehors des locaux de la Fondation, mais organisées par cette dernière, on peut citer l’exposition Amadeo de Souza-Cardoso au Grand Palais. Amadeo de Souza-Cardoso a réalisé une majeure partie de sa carrière à Paris, faisant ainsi parti du mouvement avant-gardiste du début du XXème siècle qui a marqué la capitale française. C’est un artiste connu sur le plan international, et il était alors évident que la Fondation se devait de participer au retour d’Amadeo de Souza-Cardoso à Paris en organisant cette exposition. Cette exposition a été véritablement un privilège, puisque permettant de remettre sur le devant de la scène un peintre portugais, qui pour de multiples raisons avait été oublié en dehors du Portugal. Ce projet a permis de « faire justice » à son nom, symbolisant sans aucun doute un moment très spécial pour la Fondation.
CAP MAGELLAN : On dit souvent du Portugal, qu’il est à la mode ; selon vous, quelle place occupe
la culture portugaise actuellement en France ? Y a-t-il vraiment un effet de mode pour la culture
portugaise ?
MIGUEL MAGALHÃES : Je sens qu’il y a une différence, une évolution, dans la perception que les français ont de la culture portugaise. La France est un pays qui prête une attention spéciale à la culture portugaise. Selon moi si de nombreux français se sont installés au Portugal c’est aussi grâce à la culture portugaise et pas seulement pour des raisons fiscales… Les français sont des personnes assez curieuses quant à la culture des autres. Il n’est dès lors pas étonnant que la France ait été l’un des premiers pays à découvrir Fernando Pessoa, et à s’intéresser de près à la littérature, à la musique et au cinéma portugais. L’intérêt de la France pour la culture portugaise s’est produit de manière « naturelle » et « précoce ». En 2021 va avoir lieu la « Saison Croisée » entre la France et le Portugal, et j’insiste sur le mot « Croisée » car la saison ne sera pas dédiée à un seul pays dans un autre pays. Cette possibilité d’établir une véritable discussion entre les pays, et d’inviter les artistes des deux pays, toutes disciplines confondues, à discuter
est une opportunité en or. Le Portugal est au centre des attentions, mais le travail entourant la culture est antérieur ; la culture a donc contribué à la « mode du Portugal ».
CAP MAGELLAN : Qu’en est-il de la langue portugaise ; pensez-vous qu’elle est suffisamment
divulguée en France ? Selon vous quels moyens permettraient de mettre encore plus en valeur cette
langue ?
MIGUEL MAGALHÃES : Il y a une dimension politique qui entoure cette question, une dimension qui outrepasse les moyens et les compétences de la Fondation Gulbenkian. Quoiqu’il en soit, la Fondation par le biais de sa bibliothèque tente d’assurer un rôle à la langue portugaise dans cette mission de promotion de la culture portugaise. Cette bibliothèque permet l’accès à un énorme nombre de livres écrits en portugais dans les domaines de la littérature, de l’art, de l’architecture et de l’histoire (entres autres). Par cet intermédiaire la Fondation tente de donner plus de visibilité à la langue portugaise.
CAP MAGELLAN : Pensez-vous que les artistes en France bénéficient de davantage d’aides que les
artistes au Portugal, notamment au regard des aides publiques pour les secteurs artistiques ?
MIGUEL MAGALHÃES : La France d’un point de vue historique a une autre approche de la culture… Il est vrai que du point de vue du financement d’Etat et des aides de la part de l’Etat, les moyens ne sont pas les mêmes en France et au Portugal concernant la création artistique. Cette différence est liée aux ressources mêmes de chaque pays. Mais il est vrai aussi que l’organisation administrative de la France favorise les aides, ou tout du moins l’épaulement des artistes (ex : financements de l’Etat central, financements des régions, financements locaux…).
Il faut cependant relever que les choses ont déjà été pires au Portugal : malgré tout, un chemin a été parcouru en terme d’aides publiques dans les secteurs de l’art, notamment grâce au rôle des « municípios ». Les villes portugaises ont compris aujourd’hui que la culture est fondamentale pour attirer les jeunes, mais aussi pour des questions de visibilité internationale et d’attractivité. La culture est un facteur de dynamisme territorial, raison pour laquelle elle doit être mise en avant, et il semblerait que la classe politique portugaise ait enfin compris le rôle que la culture peut jouer dans la vie des personnes.
CAP MAGELLAN : L’une des missions de la Fondation consiste à venir en aide à des artistes
prometteurs, notamment par le biais de bourses et d’appel à projets ; pensez-vous que l’art est
toujours un milieu dans lequel il est extrêmement difficile de percer, notamment en France ?
MIGUEL MAGALHÃES : Le succès dans le milieu de l’art est lié à de nombreux facteurs : la concurrence, la dynamique du réseau de l’artiste, le marché de l’art, l’opacité du secteur… Mais la principale difficulté des artistes reste quand même la concurrence entre les différents artistes.
CAP MAGELLAN : Aujourd’hui on remarque cependant une certaine popularité pour les artistes
Street Art portugais tels que Vhils ; pensez-vous que le style de l’artiste a aussi une influence sur sa
renommée mondiale ?
MIGUEL MAGALHÃES : Aujourd’hui tout dépend de l’effort de chaque artiste et du réseau qu’il va réussir à intégrer ou à construire autour de lui. Le talent ne fait pas tout pour l’artiste, et souvent ce talent est surplombé par des dynamiques qui échappent à son contrôle comme la concurrence dont je parlais précédemment. Le cas de Vhils est très impressionnant puisque nous parlons d’une véritable « superstar mondiale ».
Pour ce qui est des artistes « plus classiques » ou « traditionnels », je n’ai pas une vision pessimiste. En effet selon moi un grand nombre d’artistes portugais réussit à se faire un chemin dans le milieu de l’art, se faisant ainsi un nom sur la scène internationale. A titre indicatif, on peut notamment citer Diogo Pimentão actuellement exposé au FRAC Normandie jusqu’au 1 avril, ou encore la rétrospective consacrée à Lourdes Castro au MRAC‑Occitanie en 2019. Nous recevons par ailleurs de nombreux projets concernant des expositions d’artistes portugais dans des institutions françaises. L’intérêt pour les artistes portugais est significatif, sachant que cet intérêt n’est que le résultat d’une certitude partagée par les institutions françaises : les expositions des artistes portugais vont attirer le public. Je pense que le nombre d’artistes portugais bénéficiant d’une reconnaissance internationale est très impressionnant, surtout si on compare ce nombre à la population du Portugal. Selon moi, l’art portugais (et plus particulièrement les « arts plastiques ») est sous les projecteurs. Pour ne citer que quelques noms, on peut rappeler l’exposition Paula Rego au Musée de l’Orangerie d’octobre 2018 à janvier 2019, Joana Vasconcelos invitée au Bon marché de janvier à mars 2019, ou encore Maria Helena Vieira da Silva que le Président Macron a décidé de mettre à l’honneur à L’Elysée en y accrochant deux de ses peintures.
CAP MAGELLAN : Avez-vous l’impression que la Délégation française est privilégiée, en ce qu’elle
peut à la fois compter sur le soutient d’institutions au Portugal, mais aussi en France ?
MIGUEL MAGALHÃES : Il est évident que le fait pour la Délégation de se trouver sur le territoire, est un grand avantage puisque cela lui permet de connaître les réalités propres à la France d’un point de vue culturel. Nous avons presque 55 ans d’expérience en France, étant reconnu en tant qu’acteur majeur de la promotion culturelle sur le territoire français. La Délégation fait partie du réseau des institutions françaises, ce qui garantit une certaine facilité pour travailler. Il faut cependant mettre en avant le fait que nous travaillons en étroite collaboration avec nos collègues de la Fondation à Lisbonne. La Fondation Calouste Gulbenkian bien qu’étant une Fondation portugaise bénéficie d’un rayonnement international et d’un champ d’action international par le biais de ses Délégations.
CAP MAGELLAN : La Fondation de Lisbonne est connue pour la collection du Fondateur mais aussi
pour sa collection d’Art Moderne, en faisant ainsi l’un des musées le plus visités de la capitale ; un
partenariat avec la Fondation pour une exposition mettant en valeur ces collections est-elle
envisageable dans l’avenir ?
MIGUEL MAGALHÃES : C’est totalement possible ! Nous parlons de collections très vastes, tant celle du Fondateur que celle d’Art Moderne comportant des milliers de pièces. Dans le passé, une telle collaboration s’est déjà produite, la Délégation en France ayant déjà exposé des pièces provenant des collections de Lisbonne. Une telle collaboration serait « naturelle », puisque s’inscrivant dans une étroite collaboration entre la Délégation en France et la Fondation à Lisbonne. Qui sait si dans un avenir proche, un projet visant à exposer une partie de ses collections se réalisera en France… Par ailleurs le Fondateur Gulbenkian a vécu pendant des années en France, une part importante de sa collection provenant de ce pays. C’est le cas notamment d’une partie du mobilier du XVIIIème siècle, mais aussi d’une part des arts décoratifs, ou encore quelques tableaux impressionnistes. La France a réellement joué un rôle majeur dans la vie du Fondateur, et il est donc normal de retrouver ce pays mis à l’honneur par le biais d’un certain nombre de pièces provenant des différentes collections. Il serait sans nul doute intéressant de ramener ces pièces en France le temps d’une exposition temporaire.
CAP MAGELLAN : Vous avez confié lors d’une interview que le changement de locaux allait
permettre de libérer davantage de ressources pour plus d’activités (« libertar mais recursos para
mais atividades ») ; en quoi vos missions vont-elles maintenant changer avec ce déménagement ?
MIGUEL MAGALHÃES : L’activité de la Fondation est fondée sur des appels à projets. Il va y avoir un changement dans le sens où l’activité ne va plus être réalisée par le « format » de centre d’art, adoptant alors un caractère plus « distributif ». Les ressources libérées grâce au changement de bâtiment, vont être converties en partie en financements de ces appels à projets et autres aides proposées par la Fondation. La plupart des personnes associe directement la Fondation à la programmation artistique et donc à l’organisation d’évènements culturels, mais les aides sont un socle essentiel de l’action de la Délégation. La Fondation a été créée sur le fondement de quatre fins statutaires : la bienfaisance, la science, la culture et l’éducation. Le public associe généralement la Fondation à un centre culturel en raison des expositions, ou de l’orchestre Gulbenkian à Lisbonne. Il est normal que les personnes voient dans la culture la principale activité de la Fondation, mais dans les faits les bourses, l’Institut Gulbenkian des sciences, les appels à
projets, l’innovation sociale et environnementale sont des préoccupations autant valorisées par la Fondation. Le changement de local a été longuement réfléchi et s’inscrit dans une pensée philanthropique : la ville de Paris a-t-elle besoin d’un autre local d’exposition, alors qu’il existe tant de musées et de galeries ? Peut-être qu’une logique de partenariats et de collaborations ponctuelles ou durables avec les institutions françaises est préférable et plus productive. C’est une question stratégique mais les projets des dernières années ont mis en avant le fait qu’une telle évolution était nécessaire.
CAP MAGELLAN : Très prochainement l’évènement Pedro Costa va avoir lieu au jeu de Paume ; comment vous sentez vous face à la concrétisation de ce projet mettant en avant le cinéma portugais ?
MIGUEL MAGALHÃES : La plupart des projets qui vont être mis en place dès cette année ont été pensés selon cette nouvelle approche stratégique basée sur des partenariats avec des institutions françaises. À l’occasion de cet évènement Pedro Costa, le réalisateur portugais va non seulement être mis à l’honneur du 13 au 22 mars dans le cadre du Festival « Cinéma du Réel », mais aussi du 24 au 31 mars au Jeu de Paume. L’initiative du projet vient du Jeu de Paume et du Festival Cinéma du Réel, mais elle a été immédiatement appuyée par la Fondation, Pedro Costa étant probablement le réalisateur portugais encore en vie, le plus connu en France. L’hommage à Pedro Costa est une coproduction, la Fondation n’étant pas simplement un acteur financier, mais aussi et surtout un acteur culturel au même titre que les autres entités. La Fondation continue à être un « acteur actif » dans les projets de promotion de la culture portugaise, avec ou sans des locaux pouvant accueillir des expositions. C’est une avancée dans le sens où les relations avec les institutions sont renforcées.
CAP MAGELLAN : La Fondation a-t-elle en ce moment d’autres projets concernant la promotion du
cinéma portugais qui soulevons le a connu une très belle année 2019 au niveau national (ex :
Variações, Snu, A Herdade) ?
MIGUEL MAGALHÃES : Tout va dépendre des propositions des institutions. En 2020 deux appels ont été formés par la Fondation : un appel pour les institutions culturelles françaises souhaitant exposer des artistes portugais, et un appel pour des expositions en galerie. Le deuxième projet a pour but d’encourager et de promouvoir l’entrée d’artistes portugais dans les « portefeuilles » des galeries françaises. Cette année la Fondation se concentre donc sur les arts plastiques.
CAP MAGELLAN : Le déménagement de la Fondation a entrainé la relocalisation de la bibliothèque
dans la Maison du Portugal située dans la Cité universitaire de Paris ; quelles sont selon vous les
avantages de cette nouvelle situation ?
MIGUEL MAGALHÃES : La bibliothèque a été conçue comme une bibliothèque « généraliste », évoluant au fil des années en une bibliothèque de « recherches ». La bibliothèque est ouverte et destinée à tous, mais aujourd’hui les collections sont centrées autour de quatre domaines : littérature, art, architecture, histoire. Après toutes ces années d’existence, nous avons remarqué que les lecteurs de la bibliothèque étaient fondamentalement intéressés par ces domaines. La décision tendant au déménagement de la bibliothèque dans la Maison du Portugal, et donc dans la Cité
Universitaire de Paris, a été motivé par notre volonté d’aller à la rencontre des étudiants et chercheurs qui sont nos lecteurs principaux. La décision peut être qualifiée en ce sens de « naturelle » puisque la bibliothèque se retrouve dans un lieu indissociable du public universitaire. Un protocole a été signé avec la Cité Universitaire et une intervention significative a eu lieu dans la Maison du Portugal pour créer et adapter les pièces de cette nouvelle bibliothèque. Tout est prêt pour accueillir dans les meilleures conditions les lecteurs et les livres des différentes collections.
CAP MAGELLAN : La Fondation a-t-elle des projets concernant la bibliothèque (ex : acquisition de
nouveaux ouvrages, édition de livres…) ?
MIGUEL MAGALHÃES : Les acquisitions sont essentielles pour la « vie » de la bibliothèque et ne s’arrêtent jamais. Nous cherchons constamment à enrichir les différentes collections, et à ne pas être dépassé par le marché éditorial portugais qui est chaque jour plus riche, ou par le marché éditorial français (en termes de livres traduits). Il y a beaucoup de nouvelles éditions, de nouveaux auteurs, ce qui suppose une attention particulière de la Fondation afin que la bibliothèque soit la plus complète possible. Il n’y a pas de doute sur le fait que cette dynamique va être renforcée par la présence dorénavant au sein de la Cité Universitaire et par le rapprochement avec les lecteurs.
Lien vers le catalogue de la bibliothèque : http://catalogo.gulbenkian-paris.org/ipac20/ipac.jsp?session=15KN777700430.6350&profile=ccp&menu=search&ts=1541777700446
Prochains évènements de la Délégation en France de la Fondation Calouste Gulbenkian :
« Pedro Costa : Projections, rencontres ». À partir du 12 mars 2020. Cinéma du Réel et Jeu de Paume.
« Lisbonne et Porto : raisons d’une renaissance artistique ». Conférence le 3 avril dans la Fondation.
« Glottophobie, quand parler provoque l’exclusion ». Conférence le 9 avril dans la Fondation.
« Michael Foessel. Les démocraties sont-elles faibles ? » Conférence le 29 avril dans la Fondation.
« Ian Buruma. La montée de l’autoritarisme mondial ». Conférence le 12 mais dans la Fondation.
Nouvelles adresses :
Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France
54, Bd Raspail, 75006 Paris
Métro: Sèvres – Babylone, Rennes (ligne 12), Saint-Placide (ligne 4)
Bus: 68, 94 (arrêt Rue du Cherche Midi)
Bibliothèque Calouste Gulbenkian
Maison du Portugal, 7 P, Bd Jourdan, 75014 Paris
Métro : RER B (Gentilly, Cité Universitaire)
Tram : 3a (Stade Charléty)
Lurdes Abreu.
Découvrez cet article (et bien d’autres) dans l’édition d’avril 2020 du CAPMag N°298 : https://capmagellan.com/wp-content/uploads/2020/03/CAPMag-298-WEB.pdf