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4 septembre 2024Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont donné lieu à des performances marquantes, qui ont fait briller des pays comme la France, le pays hôte, ou encore les États-Unis et la Chine, véritables géants olympiques. Malgré tout, les nations lusophones ont su se démarquer et laisser leur empreinte sur ces Jeux. Dans le classement final, nous retrouvons trois pays lusophones : le Brésil, le Portugal et le Cap-Vert.
Cette année, le Brésil s’est hissé en 20ᵉ position, en remportant un total de 20 médailles : 3 en or, 7 en argent, et 10 en bronze. Il s’est surtout démarqué dans les disciplines du judo, de la gymnastique artistique et du volleyball de plage. En judo, dans la catégorie +78kg, Beatriz Souza est devenue la troisième judokate brésilienne de l’histoire à obtenir une médaille d’or en battant la française Romane Dicko.
Pour ce qui est du surf, on retient le nom du médaillé de bronze Gabriel Medina, qui a réalisé une performance impressionnante, grâce à laquelle il a décroché un record. En prenant une énorme vague pendant la 8ᵉ de finale contre le japonais Kanoa Igarashi, Medina a obtenu la note de 9,90 points. C’est le meilleur score jamais atteint sur une vague individuelle aux Jeux. Aujourd’hui, ce record passe presque inaperçu, puisque les esprits du public ont davantage été marquées par une photo qui a fait le tour du monde. Le photographe Jérôme Brouillet est à l’origine du cliché mythique qui montre le surfeur, lévitant au-dessus des vagues, la planche de surf parallèle à son dos. Comme quoi, une image vaut mille mots !
En gymnastique artistique, il est impossible de ne pas mentionner l’excellente Rebeca Andrade, qui a raflé deux médailles d’argent et une médaille d’or d’exercices au sol. La compétition n’a pas été facile pour la gymnaste de 25 ans, puisqu’elle a dû se mesurer à Simone Biles : la gymnaste la plus médaillée de l’histoire. Bien que l’on puisse imaginer de la rivalité entre les athlètes, ce sont l’admiration et la complicité qui ont envahi le podium. Les médaillées d’argent et de bronze, Biles et sa compatriote Jordan Chiles, se sont inclinées devant la Brésilienne. Ce geste est un symbole puissant : celui d’une solidarité qui dépasse la compétition. Et d’ailleurs, lorsque l’on parle d’Andrade, il est commun de juxtaposer son nom à celui de Biles, qui a été, et demeure, une référence incontestée de la gymnastique. Il est temps maintenant de reconnaître que Rebeca Andrade ne doit plus simplement être vue à travers le prisme de cette comparaison, mais reconnue comme une athlète ayant inscrit son nom dans l’histoire olympique.
Le Brésil repart donc de ces Jeux avec un résultat honorable qui reflète la détermination et le talent de ses athlètes, qui ont su livrer des performances mémorables.
Le Portugal est arrivé 50ᵉ du tableau des médailles à la fin des Jeux de cette année. La délégation portugaise était assez modeste, comptabilisant un total de 67 athlètes. À titre comparatif, le Brésil lui en avait 277, mais bien-sûr la taille du pays en est aussi responsable.
Le Portugal a remporté 4 médailles : 1 en or, 2 en argent et 1 en bronze. Cette dernière a été la première victoire du pays lors de ces Jeux, remportée par la judokate Patrícia Sampaio. Elle a réussi à battre la Japonaise Rika Takayama, dans la catégorie des -78 kg. Par ailleurs, c’est la première médaille olympique de Sampaio, qui, on l’espère, aura un avenir prometteur après ce succès.
Pedro Pichardo, l’athlète détenteur du record du Portugal du triple saut (18,04 m) a fait ses preuves lors de ces Jeux. En effet, l’athlète cubain, naturalisé portugais, a décroché la médaille d’argent en triple saut. À ses côtés, sont montés sur le podium l’Espagnol Jordan Alejandro Diaz Fortun et l’Italien Andy Diaz Hernandez, qui sont en réalité, eux aussi, cubains. Comme Pichardo, ils ont été naturalisés et représentent aujourd’hui des Nations européennes. À Cuba, malgré un talent évident, Pichardo faisait face à des conditions de vie et d’entrainement difficiles, marquées par le manque de ressources et une forte pression politique. Ces obstacles l’empêchaient de s’épanouir pleinement en tant qu’athlète. Sa naturalisation portugaise lui a offert un environnement idéal, avec des infrastructures plus modernes et une plus grande liberté qui lui ont permis de se révéler. Ce changement a rapidement porté ses fruits, puisqu’en 2021 il remporte une médaille d’or aux Jeux Olympiques de Tokyo. L’exemple de Pichardo montre que le talent ne fait pas tout : les athlètes doivent aussi être soutenus pour pouvoir réaliser leur potentiel et atteindre l’excellence.
L’autre médaille d’argent, elle, a été obtenue par le cycliste Iúri Leitão dans l’épreuve de l’omium. Leitão a obtenu pas une mais deux médailles, car avec son coéquipier Rui Oliveira, ils ont décroché la médaille d’or dans l’épreuve du Madison, qui se joue donc par équipes de deux coureurs. Le cyclisme est une discipline dans laquelle le Portugal a déjà remporté des médailles, mais jamais de médaille d’or. Il faut croire que le duo Leitão/Oliveira est réussi, puisqu’ils ont remporté la première médaille d’or portugaise dans un autre sport que l’athlétisme ! Cette victoire était un moment historique pour le Portugal, qui, on espère, mettra en place une politique sportive plus ambitieuse en voyant de quoi ses athlètes sont capables.
Autre record lusophone : l’émergence du Cap-Vert sur la scène olympique. Cette nation africaine lusophone, bien que moins connue sur la scène sportive mondiale, a fait une percée remarquable aux Jeux de 2024. Le boxeur David Pina a remporté la médaille de bronze dans la catégorie des poids mouches (moins de 51 kg). Bien qu’il soit arrivé sur la troisième marche du podium, la fierté de Pina est grande, car il a obtenu la première médaille olympique de l’histoire de son pays. Pour lui, avoir pu représenter le Cap-Vert aux Jeux a été très important, comme il l’a déclaré : « aller aux Jeux olympiques de Paris signifie emmener les dix îles du Cap-Vert avec moi et montrer notre force, notre culture, notre détermination et démontrer que nous avons les conditions et le potentiel pour participer au plus grand événement sportif du monde ».
Les Jeux Olympiques de 2024 ont ainsi marqué un tournant pour les nations lusophones. Les succès obtenus par le Brésil, le Portugal et le Cap-Vert ont non seulement renforcé leur position sur la scène sportive mondiale, mais ont aussi inspiré une nouvelle génération d’athlètes. Cet héritage olympique est destiné à croître, alors que ces nations continuent d’investir dans le sport et de cultiver une culture d’excellence qui promet de porter ses fruits lors des futures compétitions internationales.
Julia Voiland
Le 29/08/2024
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