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19 avril 2019Le Festival du cinéma brésilien de Paris revient pour sa 21e édition. Rendez-vous incontournable des cinéphiles lusophiles, il présente chaque année une sélection de films et de documentaires brésiliens ou euro-brésiliens en version originale sous-titrée française, parfois en avant-première, au cinéma L’Arlequin durant une semaine.
L’édition 2019 a débuté le mardi 9 avril avec la projection du film Le Baiser sur l’asphalte (2018), basé sur la pièce de théâtre du même nom écrite par l’écrivain brésilien Nelson Rodrigues et publiée en 1960. Plusieurs fois adaptée au cinéma, elle est cette fois-ci reprise par le réalisateur Murilo Benicio et jouée entre autres par les grands acteurs brésiliens Fernanda Montenegro, Otavio Müller, ou Lazaro Ramos. Avant la projection du film, Sonia Rodrigues, écrivaine, fille et gestionnaire de l’œuvre de Nelson Rodrigues, a présenté l’œuvre, émue et désolée que la pièce de son père fasse encore actualité. L’intrigue tourne en effet autour d’un geste de miséricorde, celui qu’un homme fait en déposant un baiser sur les lèvres d’un parfait inconnu qui est sur le point de mourir dans ses bras, et de la façon dont un reporter sensationnaliste et un policier corrompu le pervertissent en un acte répréhensible aux mœurs homophobes de la société brésilienne des années 60. Cap Magellan ne saurait vous recommander davantage ce film phénoménal, qui ne pourra vous laisser indifférent. Profitez donc, tant que c’est encore possible, de sa deuxième projection au Festival du cinéma brésilien le lundi 15 avril à 16h, ou bien de sa disponibilité en ligne, le temps du Festival, sur la plateforme Jangada VOD (https://www.jangada-vod.com/). Celle-ci répertorie un catalogue varié de films et de documentaires brésiliens ou bien traitant du Brésil, sous-titrés en français, rendant accessible à petit prix à un public francophone des productions cinématographiques habituellement peu disponibles en France.
Cette année, le Festival du cinéma brésilien met à l’honneur une sélection très variée de films et documentaires, mais plusieurs thématiques transversales ressortent tout de même, reflétant les préoccupations des scénaristes et réalisateurs brésiliens quant à la situation de leur pays. Tout d’abord, le spectre de la dictature plane dans les esprits, à travers le film Marighella (2019), qui revient sur le parcours de Carlos Marighella, théoricien de la « guérilla urbaine », ex-député, poète et militant communiste, considéré comme l’ennemi public numéro un puis assassiné par la dictature militaire en 1969 ; ou bien à travers La Tour des demoiselles (2018), qui relate les témoignages inédits de l’ex-présidente Dilma Roussef et de ses anciennes compagnes de cellule lors de leur emprisonnement sous la dictature dans les années 1970 ; ou encore dans Codinome Clemente (2018), dans lequel Carlos Eugênio Paz se rappelle sa participation à la lutte armée contre la dictature militaire entre les années 1960 et 1980 et enfin dans Pasteur Claudio (2017) sur un ex-chef de la police civile ayant assassiné des militants qui s’opposaient à la dictature, devenu pasteur évangélique. La question LGBT+ préoccupe également dans les films Socrates (2018) et Hard Paint (2018) ; celle de l’esclavage est traitée dans le documentaire L’ultime abolition (2018). En contrepoint à tout cela, comme un éternel remède, la musique brésilienne a une grande place : Elis (2016), le biopic sur la chanteuse Elis Regina ; My Name is Now, Elza Soares (2018), un documentaire sur la chanteuse Elza Soares ; Ma Mauvaise Réputation (2019), fiction sur le jeune rockeur brésilien Erasmo Carlos, ect.
Bien d’autres films et documentaires vous attendent au cinéma L’Arlequin jusqu’au mardi 16 avril 2019 ! Retrouvez l’entièreté de la programmation sur le site : https://www.jangada.org/festival-events-fr/festival-de-cinema-bresilien-de-paris-21
Caroline Gomes
Publié le 12/04/2019