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4 juin 2019Chaque année, la ville de Montpellier devient le théâtre d’une grande promenade artistique, à travers une série d’installations architecturales prenant place tant sur les sites emblématiques montpelliérains qu’au sein d’hôtels particuliers normalement inaccessibles aux visiteurs. Il s’agit du Festival des architectures vives, créé en 2006 par l’association Champ Libre, présidée par deux architectes : Élodie Nourrigat et Jacques Brion.
L’objectif du Festival est de créer un dialogue entre le patrimoine architectural du centre historique de Montpellier et les créations contemporaines de la jeune génération d’architectes européens. Ces derniers disposent ainsi d’un espace à mettre en valeur, un espace où laisser libre cours à leur inventivité, dans les limites du thème annuel du Festival.
Cette année, c’est sur la notion de Beauté qu’ils ont réfléchi et donné à réfléchir aux visiteurs. Une douzaine d’équipes d’architectes nous emportent donc, chacun à leur manière, dans une méditation sur l’essence de la beauté dans leur domaine, laquelle reposerait tant sur une série de codes définissant la maîtrise des matériaux, des formes, des proportions, des couleurs, que dans l’expérience sensible, temporelle, relationnelle établie avec le lieu.
L’une de ces équipes, appelée Muro Atelier, vient de Lisbonne. Composée de trois architectes aux nationalités et cultures différentes – Joana da Silva Tomas est portugaise, Vincent Rault français et Ugo Gorgone italien, le groupe n’en partage pas moins une vision commune de l’espace et de l’architecture. Nommé d’après le mot portugais et italien pour « mur », ils expliquent que ce dernier « est l’élément le plus simple par lequel commence l’architecture mais c’est aussi le support de nombreuses métaphores dans l’imaginaire collectif, entre frontière infranchissable, appui bienvenu, ou encore passage obligé vers la liberté. ».
Rien d’étonnant, donc, à ce que leur création pour le Festival des architectures vives consiste en l’élévation d’un mur. Or, celui-ci n’incarne aucune barrière, aucune séparation, mais bien plutôt un pont entre les cultures. En effet, l’installation permettra aux visiteurs de se plonger, au cœur d’une cour montpelliéraine, dans la beauté lusitanienne d’une grandes fresque d’azulejos et de voyager en terre portugaise à travers les histoires dépeintes sur la céramique. Une « Beauté locale » délocalisée, relocalisée, pour reprendre le titre de leur œuvre. Construite en écho aux façades intérieures de l’hôtel particulier qui en forme l’écrin, elle opère la rencontre entre deux identités patrimoniales et culturelles.
Muro Atelier est à l’origine d’autres projets d’architectures éphémères qui prendront forme au cours de 2019 à travers la France, tels que « La Forêt monumentale – Concentrico » à Rouen ou « Sentinelles » dans le cadre du Festival d’art de l’Estran. Pour découvrir la totalité de leurs projets, jetez un coup d’œil à leur site muroatelier.com. Et venez les découvrir lors de la 14e édition du Festival des architectures vives, entièrement libre d’accès, qui durera du mardi 11 au dimanche 16 juin à Montpellier. Toutes les informations sur le parcours se trouveront sur festivaldesarchitecturesvives.com.
Bonne pérégrination !
Caroline Gomes
CAPMag de juin 2019
Publié le 04/06/2019