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17 juin 2024Jusqu’au 23 juin, le Château de Senonches accueille une douzaine d’œuvres photographiques de Frans Krajcberg (1921-2017) en partenariat avec l’Espace Krajcberg à Paris.
À la fois sculpteur, peintre et photographe, Frans Krajcberg a vécu entre Paris et Rio. Né en Pologne en 1921, dans une famille juive, il perd tout pendant la guerre et émigre au Brésil où, fasciné par la richesse de la faune et de la flore, il crée sans relâche. La beauté de la nature qui l’entoure lui redonne le goût de vivre. Très tôt, il défend corps et âme cette nature menacée, dont les incendies volontaires ravivent sans cesse chez lui la blessure de la Shoah.
Grand artiste, il est l’un des pionniers à dénoncer les dangers que la déforestation en Amazonie faisait courir à la planète. Il se fait reporter et commence à photographier la destruction, les feux, les incendiaires… ce qui lui vaut évidemment des menaces de mort. En effet, en 1975, il était absolument impossible de se défendre contre les propriétaires terriens. Krajcberg devient donc l’ennemi de tous ces gens-là et récupère les arbres brûlés de la forêt amazonienne pour leur donner une deuxième vie sous forme d’œuvre, qu’il appellera des révoltes.
Dès les années 1970, au Centre Pompidou en préfiguration, puis en 1996 à la Grande Halle de la Villette, enfin en 2005 à Bagatelle, il a pris pour arme de sensibilisation les arbres calcinés pour réveiller les consciences endormies.
Des années 1990 jusqu’à sa mort en 2017, l’artiste s’affirme sur la scène internationale en tant que militant écologiste, dénonçant les ravages de l’activité humaine sur la nature. En sculptant des racines, des lianes ou des bois brûlés en Amazonie, en photographiant de jeunes pousses parmi les paysages déboisés, il souhaite alors lancer une alerte sur une destruction généralisée de la nature.
On parle beaucoup de Krajcberg comme l’art de voir : c’est un homme qui voyait la nature et la beauté de la nature. Il disait que tout était dans la nature, que l’homme n’avait rien inventé dans l’esthétique. Il ne fallait pas parler de lui comme un sculpteur ou un artiste, c’était un militant pour la défense de la nature et évidemment des Indiens. Sa conscience des enjeux environnementaux fait de lui le précurseur d’un mouvement artistique contemporain au service de la planète.
S’il nous a quittés en 2017, son œuvre reste. Face au dérèglement climatique et à ses conséquences dramatiques, elle garde toute sa force. Ses sculptures faites de troncs et de lianes calcinés se dressent vers le ciel comme un cri à la dimension universelle et planétaire. Aujourd’hui, l’œuvre continue et perpétue le combat de l’artiste.
Son message engagé est plus d’actualité que jamais et l’Année du Brésil en France, qui sera célébrée en 2025, sera l’occasion de redécouvrir le travail de cet artiste pionnier et de réécouter son message.
Entrée libre, du mardi au dimanche de 10h00 à 12h30 et de 14h30 à 18h00 au château de Senonches, 1 Rue du Château, 28250 Senonches
Source : artistikrezo.com ; chateau-senonches.com
Hugues SAPIN
17/06/2024
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