Un programme pour la promotion de la culture portugaise
5 octobre 2023L’Ambassade et Camões aident les associations à promouvoir la culture
10 octobre 2023Le festival Indépendances & Création se déroulera pour sa 26e édition, du 4 au 8 octobre au Ciné 32, à Auch dans le Gers, avec à l’affiche trois films lusophones, dont un film du réalisateur bissau-guinéen Sana Na N’Hada, événement assez rare pour être souligné.
Depuis 1998, le festival a pour objectif de proposer en avant-première une cinquantaine de films d’art et d’essai du monde entier. Le festival ne comporte ni compétition, ni prix, ni thème, mais seulement le partage de l’amour du cinéma et l’attrait du spectateur pour la diversité et la liberté de création comme raison d’être.
Cette année, sur les 55 films proposés par le festival, le spectateur pourra découvrir 17 premiers films et 17 films de réalisatrices. 25 films seront accompagnés par leurs autrices et auteurs pour une rencontre à l’issue des projections. Revenons en détail sur la programmation lusophone du festival, avec trois films de réalisateurs portugais, brésilien et bissau-guinéen.
Le film La Fleur de Buruti, du réalisateur portugais João Salaviza et de la réalisatrice brésilienne Renée Nader Messora sera d’abord projeté. À travers les yeux de sa fille, Patpro va parcourir trois époques de l’histoire de son peuple indigène, au cœur de la forêt brésilienne. Inlassablement persécutés, mais guidés par leurs rites ancestraux, leur amour de la nature et leur combat pour préserver leur liberté, les Krahô n’ont de cesse d’inventer de nouvelles formes de résistance.
Le film a été présenté à la sélection Un Certain Regard du Festival de Cannes 2023. Après le film Le Chant de la Forêt réalisé déjà par le couple de réalisateurs en 2018 qui avait remporté le prix du jury dans la même sélection, leur dernier film reproduit le même effet d’apparition extraordinaire, braquant l’attention sur les Krahô, le peuple autochtone d’un village du Tocantins, au nord du Brésil.
On pourra ensuite voir Levante, le premier long-métrage de la réalisatrice brésilienne Lillah Halla. Dans ce film que la réalisatrice a mis sept ans à réaliser, on rencontre Sofia, une joueuse de volleyball prometteuse de 17 ans, qui apprend qu’elle est enceinte la veille d’un championnat qui peut sceller son destin. Ne voulant pas de cette grossesse, elle cherche à se faire avorter illégalement et se retrouve la cible d’un groupe fondamentaliste bien décidé à l’en empêcher à tout prix. Mais ni Sofia ni ses proches n’ont l’intention de se soumettre à l’aveugle ferveur de la masse. Le film a également été présenté au Festival de Cannes 2023, pour la Semaine de la Critique.
Enfin, revenons sur le film Nome du réalisateur bissau-guinéen Sana Na n’hada. Le film nous ramène en 1969, en Guinée-Bissau. Une guerre violente oppose l’armée coloniale portugaise aux guérilleros du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée. Nome quitte son village et rejoint le maquis. Après des années, il rentrera en héros, mais la liesse laissera bientôt la place à l’amertume et au cynisme.
Flore Couto